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150e

« Jubilate Deo, Jubilate omnis terra » chantait le peuple de Dieu célébrant l’ouverture de l’année jubilaire du 150e. Année qui marquera 150 ans de présence des FIC en Haïti.

Ils étaient des milliers de fidèles à venir chanter, remercier le Seigneur pour ces missionnaires, laissant famille, amis et patrie afin de répandre la lumière de l’Evangile et le pain de l’instruction jusqu’aux confins du pays.

Ces croyants dévoués ont foulé notre sol, 4 ans après la signature du Concordat de 1860 entre le gouvernement haïtien et le Saint-Siège. La cohorte constituée des FIC, des Sœurs de Saint-Joseph de Cluny, des Pères de Saint-Jacques aura effectué un long et difficile parcours pour forger de meilleurs lendemains.

Le Père Hans, dans son homélie, retrace la noble besogne, empreinte de réalités souvent amères accomplie par les religieux au sein du peuple haïtien. Fierté et satisfaction se lisent sur tous les visages durant la cérémonie eucharistique.

Conversations et retrouvailles ont eu lieu à l’intermède musical animé par Patrick Zamor. Pendant que certains se rafraichissent, d’autres savourent de la vibration avant de se faire surprendre par la maestria des musiciens emmenés par le Frère Milot Frédéric réalisant avec éclat l’hymne national et celui du tri-cinquantenaire. Ces musiciens montrent la panoplie de leur art et représentent dignement l’école des Frères de Ouanaminthe.

Vient ensuite la succession des interventions de quelques hauts dignitaires. Tandis que le représentant du Supérieur général, Fr. Guillermo Da Vila, met l’accent sur le combat, la foi et l’espérance des missionnaires qui, durant leur travail ont résisté à la pluie et au soleil, M. Grégory Mayard Paul, de son côté, palliant à l’absence du président de la république, met l’emphase sur nombre de religieux péris en Haïti citant notamment les Frères Raphael Berrou et Ephrem le Mat.

De son côté, le Frère Provincial, Hervé Zamor, présente l’agenda des 150 ans à venir. Projet de construction d’une faculté des Sciences de l’Education et la numérisation de la bibliothèque des FIC.

Comment parler de cette matinée sans relater la passation symbolique de l’héritage des 150 ans d’un élève de la plus ancienne des Ecoles FIC, (Jean-Marie Guilloux), à un jeune de la plus récente institution ; l’Ecole Professionnelle de La Vallée de Jacmel ?

L’année jubilaire s’annonce riche. De nombreuses activités sont déjà prévues. Puisse Dieu accompagnerles religieux dans leur mission.

Mompremier Emmanuel A. 2B

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Interview avec un responsable de la JVS.

L’environnement et sa préservation sont l’une des préoccupations de l’humanité. Dans cette perspective, plusieurs organisations à travers le monde œuvrent pour la défense de la nature. Pour offrir un cadre de vie plus agréable, et rendre réalisable cette volonté de protéger notre espace, a été créée en 2009, la Jeunesse Verte Saint-Louisienne (JVS), présidée depuis plus d’un an par Yves-Eddy Narcisse élève de Terminale. L’effectif des JVSiens durant cette année est passé d’une trentaine à cinq pour ensuite remonter à dix-huit. Voici les propos recueillis du président Narcisse au cours d’une interview accordée à APS.


Marcelin- M. Narcisse, quels sont les objectifs de la JVS ?’
Narcisse- La JVS a pour but de promouvoir et de renforcer l’écologie à Saint-Louis. Elle veut s’étendre pour apporter une contribution dans la commune où se trouve l’école. Si nous arrivons à atteindre cet objectif nous comptons même nous joindre à certaines écoles pour étendre le mouvement « JVSien » sur tout le territoire tenant compte de son état déplorable.
M- Quels sont les projets de la JVS ?
N- Pour éradiquer le déboisement, nous avons l’intention de préparer des plantules de certains arbres fruitiers en voie de disparition. Tout cela se fera dans un espace réservé du campus.
M- Quels sont les contributions de la JVS pour améliorer la situation de l’école ?
N- Nous avons entrepris dès le début de l’année un projet de recyclage des déchets et un concours de propreté sans grande réussite. Nous avons également essayé dans la mesure du possible de sensibiliser les élèves par nos affiches et des séances de ramassage d’ordures sur la cour.
M- Quels sont les retombées d’un tel travail sur l’ensemble de l’école ?
N- Au niveau du primaire, nous avons eu un grand succès. Quant au 3e cycle il y a encore à faire. Un manque de motivation est à remarquer chez la plupart des élèves du secondaire.
M- Si vous aviez un message à transmettre, que serait-il?
N- La protection de l’environnement c’est l’avenir !
Donc soyez respectueux de la nature et faites-la respecter autour de vous si vous voulez une fois arrivé à l’âge adulte, avoir le plaisir de faire découvrir à vos enfants un monde qui ne se réduit pas au béton et à l’asphalte des villes, auxquels s’ajoutent la pollution et le réchauffement climatique.

MARCELIN Jonathan
Rédacteur ( 1R)

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Lamartine Clermont

La journée du vendredi 25 janvier 2013 est marquée par le début du  championnat interscolaire tant attendu intitulé: Lamartine Clermont. Une effervescence, due à un brouhaha sans précédent de la foule d’élèves et aux agitations sportives, qui caractérise cette ambiance.

En volley –ball la tension atteint déjà son apogée. Deux rencontres se disputent simultanément. Un match opposait SLG à La Providence ; les demoiselles de SRL contre celles du lycée Marie Jeanne. Bien que l’équipe Saint-Louisienne fût  à domicile, on remarquait une nette majorité des spectateurs en faveur des jeunes filles de la catégorie minime.

SLG est sorti vainqueur de son match, mais pour certains, sa prestation n’était pas au top.

C’était ainsi, dans une pareille ambiance, où  l’on se trouvait à niveau inférieur (terrain de foot). Un premier match mettait aux prises le Collège Dominique Savio et l’Institution Frère Guénolé Marie. Match qui s’est soldé par 4 buts à 1 en faveur du CODOSA. Une autre rencontre plus attendue opposant notre sélection U20 à celle de l’Institut Mixte Jean-Jacques Rousseau, allait bientôt se disputer au stade de SLG vers les quatre heures.

Vêtue d’un nouvel uniforme, toujours rouge et vert, l’équipe St-Louisienne inflige un score de 1-0 à l’institution Fr Guénolé Marie   qui prétend jouer á  la manière du Real Madrid. Grotesque, jugent certains St-Louisiens en voyant d’abord  l’uniforme. ‘’ Où pourrait bien être Cristiano Ronaldo, se demandaient quelques-uns ?’’

Une  compétition excitante, telle est le championnat Lamartine Clermont. Dans toutes les disciplines et catégories confondues, ce championnat demeure incontestablement une véritable confrontation et une distraction interscolaire.

Boursiquot Grégoryapsport

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Une exigence d’excellence

Voici seulement quatre semaines depuis que la machine Saint-Louisienne a redémarré, cependant son rythme prouve qu’elle redouble d’effort. Heureusement que, face à un départ si prompt, les Saint-Louisiens s’attèlent déjà à la tâche et gardent constante leur volonté de réussir tout au long de l’année scolaire. Cependant, combien d’entre nous s’astreignent à respecter les prescrits de la charte? Une exigence d’excellence!

Si la plus grande preuve d’amour de Dieu, après la liberté, est de placer en chacun de nous de multiples talents, notre premier geste de gratitude envers Lui, et dès lors, notre premier devoir serait de faire fructifier les talents qu’Il nous a confiés. Chacun de nous a pour mission de continuer l’œuvre créatrice de Dieu en mettant au service de l’humanité les dons qu’il a reçus, et cet apport à la création ne sera parfait que si l’on vise l’excellence dès le début. Ainsi, nous avons pour devoir d’exploiter au maximum nos potentiels ; Jésus lui-même nous fait l’exhortation suivante : « Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait ». Soyons donc assidus et œuvrons pour la perfection. Que ceux d’entre nous qui peuvent obtenir 9 de moyenne ne se contentent pas d’un petit 7, et que ceux qui pourraient avoir 7 ne se disent pas qu’avec un vil 5 ils se retrouveront l’an prochain dans la même classe que celui qui aura eu 9. Osons, cette année, donner le meilleur de nous-mêmes. Si la quête d’excellence se place comme essentielle du point de vue religieux, elle l’est encore plus sur le plan moral.

La société haïtienne nous fournit des exemples assez palpables des différentes formes que peut prendre l’injustice : rares sont les élèves qui jouissent d’une éducation de qualité et nombreux sont les misérables opprimés par la société. Nous avons cependant la chance à Saint-Louis d’espérer en un avenir meilleur. Il  serait donc immoral, voire  insensé de notre part que nous ne prêtions main forte à cette société mourante. Il nous faut pour cela œuvrer pour le changement en nous formant à l’image de l’homme complet cultivant la discipline, la charité, l’ordre, la méthode et la compétence. Nous n’atteindrons le vrai changement que si nous nous appliquons à  être excellents dès aujourd’hui sur les bancs de l’Institution car toute action parfaite ne peut avoir comme auteur qu’un être parfait.

Ainsi, génies de Saint-Louis de Gonzague, en cette nouvelle année scolaire, osons outrepasser nos limites. Sportifs,surmontons avec enthousiasme les obstacles qui jonchent la piste. Soyons excellents ! Soyons les bâtisseurs de ces cathédrales que sont nos familles, notre pays, notre monde.

Ricardy Nau, Rédacteur en chef

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Bibliothèque

Depuis la catastrophe du 12 janvier 2010, certains des bâtiments de Saint-Louis ont été  fortement endommagés.  La bibliothèque du cycle fondamental et celle du secondaire sont rasées.  Cependant, les Frères, conscients de l’absence de lecture  du côté de la bibliothèque de Saint-Louis ont tenté,  l’année dernière, de la replacer dans une pièce attenante à  l’économat. Cette solution n’ayant pas été appréciée de tous, ils ont,  au cours du second trimestre de cette nouvelle année scolaire, rénové et relocalisé  cet « univers culturel ».

Mais rares sont les Saint-Louisiens, voire les  membres du corps professoral et directorial, à  éprouver  cet enthousiasme intense que nous ressentons aujourd’hui. Cet espace  conçu pour  l’épanouissement culturel des saint-Louisiens, a été détruit lors  du séisme, mais nous a été récupéré au cycle primaire; avec aujourd’hui à sa tête un nouveau responsable et une nouvelle structure et un nouveau local. La bibliothèque de Saint-Louis de Gonzague connaît désormais  un grand  changement.

Avec la promotion sociale et intellectuelle, le lecteur recherche de plus en plus d’ouvrages spécialisés aptes  à répondre à ses goûts.  Ainsi nous les Saint-Louisiens, nous avons tous intérêt à nous réjouir parce que notre institution se trouve maintenant dotée d’une bibliothèque  digne de ce nom, équipée d’ouvrages de toutes les disciplines.

Marcelin Jonathan

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Solidarité Saint-Louisienne

La solidarité a toujours été l’une des valeurs caractéristiques chez tous les St Louisiens. Cette solidarité se manifeste de différentes manières et ne cesse de grandir au fil des générations. Cette qualité, de nos jours, est si importante qu’on la jugerait parfois trop exagérée.

Tout se partage à Saint Louis; les membres de notre grande communauté n’ont pratiquement aucune notion du tien et du mien. Ce qui est personnel se mange à deux, ce qui l’est à deux se mange à trois et ainsi de suite. Les Saint-Louisiens sont solidaires même lorsqu’il ne le faut pas! Cependant, notre solidarité n’est pas que gourmandise et tricherie. Ainsi on observe souvent des amis se prêter mutuellement de l’argent sans même penser à duper l’autre. On voit des élèves quasiment étrangers l’un à l’autre se côtoyer lorsqu’il se fait tard pour éviter d’être seuls.

Autant de ces détails qui paraîssent insignifiants, car nous sommes si solidaires que tout ce que nous faisons nous demeure naturel. Et c’est cette solidarité qui fait de nous ce que nous sommes  : «Une école de Frères formant des frères»

Joseph Kevin Nobert

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Histoire

COMMENT EST NEE L’INSTITUTION SAINT-LOUIS DE GONZAGUE?
Des pourparlers, engagés dès 1842 entre le pouvoir d’Haïti et Rome, aboutissaient en 1860 à la conclusion d’un concordat. L’abbé Testard du Cosquer était venu en Haïti en qualité de légat pour les négociations fut, de retour à Rome, préconisé Archevêque de Port-au-Prince, le 7 septembre 1863.

Apres son sacre, il passa à Ploërmel, solliciter du R.F. Cyprien quelques Frères pour Haïti. Celui-ci agréa sa demande et désigna pour cette nouvelle mission quatre Frères qui gagnèrent Liverpool et s’embarquèrent sur l’Ascalon, le 20 avril 1864.

Le futur Mgr Guilloux, aumônier des Frères à Ploërmel et directeur du collège ecclésiastique établi dans la même ville par l’abbé Jean-Marie de la Mennais, les accompagnait dans ce voyage qui fut long et pénible.

Ils débarquèrent enfin à Port-au-Prince le 13 mai. Les Frères furent d’abord reçus par Mgr du Cosquer qui leur donna l’hospitalité jusqu’à la fin de juillet.

Ils prirent alors possession d’une petite maison, située non loin de l’angle sud-est de la rue Pavée et de la rue du Réservoir. C’est là que les Frères de l’Instruction Chrétienne ouvrirent leur première école le 3 octobre 1864, avec 130 élèves, ne pouvant recevoir davantage, faute de place.

En 1883, après avoir changé de local deux ou trois fois, cette école sera installée dans un ancien théâtre, à l’angle de la Grand’Rue et de la rue Pavée. C’était la plus importante école primaire de Port-au-Prince avec ses 550 élèves. Le niveau des études y était aussi assez élevé puisque des Anciens du ‘’Théâtre’’ avaient pu entrer directement à l’Ecole de Pharmacie par exemple.

Les Frères voulaient cependant faire mieux encore et c’est ainsi que l’idée d’ouvrir une Institution secondaire libre finit par les hanter. Le Directeur Principal, le C.F. Hermias était d’accord et les familles le poussaient de leur côté à ouvrir ce collège. Pour réussir dans cette entreprise, il fallait se trouver des appuis. L’Archevêque de Port-au-Prince, Monseigneur Tonti, se réjouit de l’initiative : il épaulera le C.F. Hermias de tout son crédit, tant auprès des Supérieurs de Ploërmel qu’auprès du Gouvernement Haïtien. Les commerçants de leur côté applaudirent au projet et offrirent au Directeur Principal des Frères, leur généreux concours se proposant de lui avancer des fonds.

LES CONSTRUCTIONS
L’Institution Saint-Louis de Gonzague, dans son état actuel est l’œuvre des années.

Ce qu’on peut appeler le Vieux Saint-Louis ne comprenait que le bâtiment de la Rue du Centre et la chapelle.

La première maison de l’Institution, dite maison principale depuis, fut achevée en 1890. Mais le bâtiment ne se présentait pas comme aujourd’hui. Son second étage, en effet était entièrement en bois. En 1922, on le refit en ciment.

La chapelle date de 1896. Elle n’a été restaurée qu’une fois, en 1968. C’est au Frère Odile qu’on doit la construction de ce bel édifice religieux. En 1894, lors d’un séjour en France, il fit préparer par un architecte le plan de la chapelle. La maison Beaudet et Cie se chargea de l’exécuter. Les pièces de la chapelle arrivèrent à Port-au-Prince par bateau. A chaque arrivage, le Frère Odile gagnait le wharf et s’occupait lui-même à faire débarquer les pièces de fer et de fonte, les barils et les plaques de ciment.

La bénédiction de la première pierre eut lieu le 5 mai 1895 et la bénédiction solennelle de la chapelle, montée par des contre-maîtres français, le 21 juin 1896, en présence du Président de la République et de tous ses ministres.

D’année en année, les Frères réussirent à acquérir les propriétés avoisinantes de Saint-Louis. Les effectifs de L’Institution montant en flèche, il était urgent de s’agrandir.
De 1913 à 1916, s’élève la construction centrale du bâtiment donnant sur la Grand Rue, du‘’tunnel’’ actuel jusqu’aux présents locaux des Onzièmes. Après la guerre, elle est prolongée vers le nord et en 1925, vers le sud. Plus tard, le second étage de ce bâtiment sera reconstruit et des galeries viendront encadrer l’ensemble de la maison à tous les étages. (1933)
Depuis 1918, l’Institution continue d’être un vaste chantier. En 1925-26, s’élève le bâtiment du cabinet de physique et de la salle de musique, puis le théâtre.

En 1932, on remplace la maison vétuste des sœurs qui communiquait avec la cuisine, sise à l’emplacement actuel des urinoirs, à l’aide d’une passerelle et d’un escalier en bois, par leur belle résidence actuelle. On en profite pour construire la nouvelle cuisine à proximité. Les sœurs de la Sagesse le méritaient bien : n’étaient-elles pas au service de l’Institution depuis sa fondation? Elles furent remplacées par des religieuses de la Congrégation de Saint-Hyacinthe.

Toujours en 1932, on construit, au sud du cabinet de physique, une vaste et solide salle carrée pour abriter la Bibliothèque haïtienne.

Un puissant tourbillon ayant décoiffé en 1940 la maison ‘’Mérentié’’, comprenant au rez-de-chaussée le réfectoire des Frères et à l’étage l’infirmerie, on la démolit entièrement et on élève à la même place une nouvelle maison.

En 1965, on pose, au-dessus de ce qu’on peut appeler aujourd’hui l’ancienne Bibliothèque haïtienne, un étage pour servir de classes.

Un an plus tard en effet, on élevait près de la chapelle et donnant sur la Rue du Centre, un nouveau bâtiment pour recevoir la Bibliothèque haïtienne. La construction comprend également au rez-de-chaussée le réfectoire des dîneurs et à l’étage, à l’extrémité ouest, les appartements de l’aumônier.

Dans le passé, l’aumônerie de Saint-Louis avait connu bien des déplacements. La voici sortie du provisoire. Il est vrai que les aumôniers de l’Institution n’y avaient pas toujours résidé. Dans les premières années, des prêtres de Saint-Jacques assuraient cette fonction tout en ayant d’autres à la paroisse de la cathédrale. Mais depuis plus de cinquante ans le poste d’aumônier est tenu par des religieux montfortains. Les Frères et les Anciens élèves se souviennent encore des Pères Brunet et Guillo qui furent longtemps leurs aumôniers. Aujourd’hui et depuis près de vingt-cinq ans, le Père Denis Desjardins demeure l’aumônier de l’Institution de la Rue du Centre.

LES SUPERIEURS DE SAINT-LOUIS
Dès 1883, le Directeur Principal des Frères à l’époque, le Frère Hermias, avait décidé de fonder l’Institution Saint-Louis de Gonzague. Il lui choisit comme premier Supérieur le Frère Odile-Joseph qui dirigeait l’Ecole des Frères aux Cayes.

Celui-ci resta dix ans à la direction de Saint-Louis, de 1890 à 1900.
Se sont succédés par la suite à la tête de l’Institution :
Frere Eudoxie-Marie 1900-1903
Elie-Marie 1903-1910
Paul-de la Croix 1910-1917
Hippolyte-Victor 1917-1923
Ferdinand Pierre 1923-1930
Gabriel-Edouard 1930-1933
Yves-Joseph 1933-1939
Romuald-Pierre 1939-1946
Dominique 1946-1953
Constant 1953-1956
Joachim-Joseph 1956-1962
André de Candie 1962-1968
Philippe-Marie 1968-1971
Hubert 1971-1973
Ce dernier, à l’ouverture de Saint-Louis Delmas, en a été nommé le premier Supérieur.

L’INSTITUTION EN MARCHE
Le 8 septembre 1890, l’Institution Saint-Louis de Gonzague ouvrait ses portes. 132 élèves au début. En janvier, l’effectif sera presque doublé. Au pensionnat, 35 internes.

Saint-Louis fonctionne avec dix classes, de la Douzième à la Quatrième. La troisième sera ouverte en 1893, la Seconde en 1894 et la Rhétorique en 1896.

Des 1895, l’Institution participe aux concours organisés par le Département de l’Instruction Publique. Puis elle se présente au baccalauréat à partir de sa création dans le pays, en 1910. Elle ne tarde pas à remporter de brillants succès. C’est ainsi qu’en 1912, sur les cinq candidats reçus aux examens officiels, Saint-Louis en compte quatre. Depuis, lors, l’Institution a maintenu le même pourcentage, variant de 80 à 90 % généralement et même atteignant le 100 pour 100, au baccalauréat, en première et en deuxième partie.

A l’origine, les élèves de l’Institution portaient, le dimanche et pour les sorties en corps, un uniforme ainsi constitué : veston voir, petit gilet, pantalon blanc et casquette au sigle S.L. Avec le temps, cet uniforme s’est allégé d’abord, puis a finalement disparu.

Le règlement qui devait régir Saint-Louis pendant des décades et sans qu’on osât y toucher, fut préparé par le sous-directeur du Frère Odile, le Frère Joseph-Hermann.

Les effectifs de Saint-Louis ne cessèrent d’augmenter les premières années qui suivirent sa fondation. Qu’on s’en rapporte au tableau suivant :

1890 – 1891 132 élèves, dont 18 internes
1891 – 1892 250 élèves, dont 35 internes
1892 – 1893 253 élèves, dont 40 internes
1893 – 1894 330 élèves, dont 58 internes
1894 – 1895 375 élèves, dont 58 internes
1895 – 1896 390 élèves, dont 83 internes.

A quelque chose malheur est bon. Des 1894, l’Institution recevait de la Martique le Frère Etienne-Marie et en 1896 le Frère Evergilde, anciens professeurs du secondaire à notre collègue de Fort-de-France, que la persécution religieuse du gouvernement français venait de chasser. Ils assurèrent les cours dans les classes de Seconde et de Première avec le Frère David, un ouvrier de la première heure…
Les frères Archanges et Ferdinand-Pierre arrivèrent à temps de Ploërmel pour assurer la relève. Le Frère Evergilde avait du rentrer en France et le Frère Etienne-Marie, frappé de paralysie, s’il n’en continua pas moins à donner des cours, d’abord en classe, où des confrères le portaient, puis dans sa chambre, mourait en 1903.

Le Frère Constantin, chassé du Sénégal par la persécution religieuse comme ses confrères de la Martinique, arriva en 1904, à Saint-Louis prêter ses services. Il était membre du Comité Météorologique International et des sociétés astronomiques et météorologiques de Frances. Il érigea, l’année même de son arrivée, un observatoire à l’institution. Le Frère Constantin publia dans le journal Le Soir puis dans le Nouvelliste son bulletin quotidien d’observation. La société astronomique et météorologique qu’il fonda et dont il fut le président fut approuvé par le Gouvernement haïtien.

Du nombre des Pionniers de l’Institution, il convient aussi de détacher le Frère Pierre-Édouard. Il débarqua en Haïti en 1892. Il montera de classe en classe avec ses élèves de la Douzième à la Seconde. En 1902, il est nommé Sous-directeur de la Maison. Puis, tout étant professeur de lettres en Première, il cumulera les fonctions de préfet des études et de préfet de discipline. Dans cette dernière fonction, il fit preuve d’un ascendant extraordinaire sur les élèves. Il n’avait qu’à paraître pour calmer aussitôt la moindre surexcitation sur la cour.

Il mourut en 1908, d’une bilieuse, malgré tous les soins dont l’entoura son grand ami, le Dr Destouches. Ses funérailles furent un vrai triomphe :
Le cercueil disparaissait sous les couronnes et les fleurs.
Le Frère Ernest-Louis qui vit disparaître le Frère Pierre-Édouard devait un jour lui succéder. A plusieurs reprises, il sera charge de la préfecture de discipline. A ce poste, grâce à son autorité naturelle, à son sens parfait de la surveillance, à sa justice, en même temps qu’à sa réputation de savant. Il a conservé et augmenté même le renom de l’Institution qui doit en partie à sa discipline remarquable le crédit dont elle jouit près des familles.

Le Gouvernement haïtien n’a jamais cessé, depuis les tous premiers débuts de l’Institution, de lui témoigner son admiration et ses encouragements. Le 21 Juin 1892, le général Darius Hippolyte, Frère du Président, honora de sa présence la fête patronale de l’Institution. Après la messe en la chapelle du ‘’Théâtre’’, le Supérieur lui fit visiter l’établissement. La gazette parlementaire relata l’évènement, mais surtout souligna le bon ordre et la discipline de Saint-Louis ainsi que la qualité de son enseignement : « Persuadés que la crainte de Dieu est le commencement de la sagesse, les Frères habituent de bonne heure les jeunes gens aux pratiques religieuses.(…) Le programme de sciences et de mathématiques n’est autre que celui du baccalauréat français, de sorte que la jeunesse d’Haïti puisse trouver dans le pays une instruction que l’on s’obstine encore d’aller chercher à grands frais dans les pays étrangers, bien souvent, hélas ! Aux dépens de la santé et de la moralité des jeunes trop éloignés de leurs familles.’’

Un autre fait significatif se rapportant à l’estime de la portée par le Gouvernement à l’œuvre des Frères de Saint-Louis : le jour de la distribution des prix de l’année scolaire 1905-1906, le Sénat ne put siéger, vu que presque tous les sénateurs assistaient à cette grande fête de fin d’année à l’Institution, entourant Madame la Présidente et les deux aides de camps représentant le Président de la République.

Le Gouvernement français devait également témoigner son estime aux Frères de Saint-Louis, si l’on juge du moins par les nombreuses décorations dont il les a honores. Limitons-nous à faire connaître les premiers décorés :

Le Frère Hermias est fait Officier d’Académie en 1892 et Officier de l’Instruction Publique en 1894. Le Frère Odile-Joseph reçoit les palmes d’Officier d’Académie en 1897 et en 1915 celles d’officier de l’Instruction Publique, tandis que le Frère Paul de la Croix est fait Officier d’Académie. En 1921, les Frères Archange et Hippolyte-Victor sont promus l’un et l’autre Officier d’Académie.

Le Gouvernement haïtien, pour revenir à lui, a de même décoré un bon nombre de Frère de Saint Louis de Gonzague, soit de l’Ordre de l’Education Nationale, soit de l’Ordre Honneur et Mérite, du grade de Chevalier, a celui de Grand Croix.

Les autorités ecclésiastiques, de leur cote, se montrèrent favorables à l’ouverture d’une Institution secondaire par les Frères et encouragèrent l’oeuvre aux diverses étapes de son évolution. Mgr Tonti, Archevêque de Port-au-Prince, épaula de tout son crédit le Frère Hermias, a la fondation de Saint-Louis de Gonzague. Mgr Morice, promu Evêque des Cayes, lui apporta, en 1893, avec sa bénédiction, toute sa bienveillance : ‘’Merci aux Frères qui m’ont procuré mes armes. Mais ce ne sont pas des armes pour les combattre…’’

Son successeur surtout, Mgr Pichon, témoignera en de nombreuses circonstances son attachement à l’Institution. En 1911, c’est sa Grandeur qui fera en la chapelle de Saint-Louis l’éloge du Père de la Mennais déclare Vénérable. Lors du centenaire de l’Institut de Frères, en 1917, c’est encore Mgr Pichon qui sera l’orateur de cet anniversaire, en présence de hautes personnalités du Gouvernement. Enfin, en 1940, année du Cinquantenaire de Saint-Louis, en la fête patronale du 21 Juin, il revenait encore à Mgr Pichon de faire le panégyrique de l’Institution. Son discours alla droit au cœur des Frères. Aujourd’hui les plus anciens du corps professoral s’en souviennent toujours avec joie….

Dans les cinquante dernières anness, les Archevêques de Port-au-Prince ont de même montre à l’occasion, avec un coefficient personnel, leur sympathie à l’œuvre des Frères de Saint-Louis de Gonzague.

Les représentants du saint Père en Haïti, depuis Mgr Benedetti (1923) jusqu’au Nonce Apostolique actuel (1979) Mgr Luigi Babrbarito, ont tous témoigné à l’Institution le plus grand intérêt et tous leurs encouragements.

L’Institution établit de bonne heure parmi ses traditions une fête qui devait être avec la Saint-Louis de Gonzague la plus solennelle de l’année scolaire, la distribution des prix. En général, la lecture du palmarès et la remise des prix étaient coupées par une séance théâtrale ou une séance de variétés.

Cependant, à partir de 1911, on choisit de jouer la grande pièce, pour donner plus d’éclat à la distribution solennelle des prix. La représentation de la pièce était donnée en soirée en cours d’année et reprise pour les prix.
Le 29 Janvier 1911 marque le premier grand succès théâtral à l’Institution, avec les deux Aveugles en lever de rideau et Le Courrier de Lyon. Les Frères Ferdinand-Pierrre avait exerce les acteurs avec patience et savoir-faire. La scène avait été montée face a l’escalier de la maison du bas de la cour (une maison en bois, en lieu et place de l’extrémité sud de la maison actuelle de la Grand Rue). On réussit à obtenir l’électricité pour la circonstance. Les spectateurs se massèrent sous les sabliers de la cour, entre lesquels on avait tendu des prélarts pour préserver l’assistance, en cas de pluie…

Ce succès fut suivi d’autres, plus éclatants encore, car le Frère Ferdinand était un metteur en scène incomparable. On lui doit la représentation de l’Aiglon, quelques semaines avant la déclaration de guerre (1er août 1914), ‘’fête des yeux, fête de l’esprit, régal littéraire et artistique…’’, celle de Gilles de Retz, le 22 juillet 1926, drame trois fois rejoue ; celle de Pour la Couronne, en collaboration avec le Frère Yves-Joseph ; celle du Courrier de Lyon a nouveau, en 1930. Des articles de journaux, tous très élogieux, ont rendu compte de ces représentations théâtrales.

Le Frère Yves-Joseph continua sur ce terrain le magnifique sillon trace par le Frère Ferdiand-Pierre, il donna en soirée, le 28 avril 1934, le drame Guillaume Tell. Le Matin ne tarit pas de louanges sur la représentation : ‘’L’interpretation de cette pièce étincelante, fortement charpentée a été admirable et a suscité une sincère émotion….’’

Sept ans plus tard, le frère Raphaël montait sa première pièce ; le Gondolier de la Mort (1945). Il présentera un Aiglon arrange en 1949 ; Un cri dans le Brouillard en 1956 ; Le Démon du Scandale a deux reprises, en 1955 et en 1968. Son plus grand succès demeure pourtant Gilles de Retz, représente en 1959.

Sans doute, la grande responsabilité des soirées théâtrales revenait-elle au metteur en scène. Mais il ne faudrait pas oublier que toute une équipe de Frères étaient de corvée pour en assurer le succès… Si le théâtre possède encore de beaux décors, l’Institution le doit en particulier au Frère Sepharin-Joseph.

A toutes les fêtes, l’on voyait paraître, de corvée comme les Frères, l’une des grandes bienfaitrices de Saint-Louis : Mademoiselle Luce Laforest. Que de costumes n’a-t-elle pas préparés pour les acteurs !… Pas de soirée sans buvette. ‘’Ma Tante’’ se chargeait de la tenir. Aux kermesses, c’est toujours elle qui organisait la préparation des stands…

L’HARMONIE DE L’INSTITUTION
On peut dire que l’harmonie de l’Institution est née avec l’établissement même, puisqu’elle s’est fait entendre à la première fête patronale de Saint-Louis. Le journal L’Essor porte cette note : ‘’Sous l’habile direction du Frère Joseph-Hermann, la Musique de l’Institution a fait résonner la voûte de l’ancien théâtre de quelques-uns des plus beaux morceaux de son répertoire.’’

Au fondateur de l’Harmonie de Saint-Louis devait succéder en 1899, le Frère Marie-Léon. A cette date, la Musique était ainsi constituée : quatre anciens élèves, vingt quatre élèves et quatre Frères. Elle paraissait déjà aux différentes fêtes religieuses de la ville.

En 1902, au départ du Frère Marie-Léon pour le Cap, le Frère Robert-Joseph le remplaça à la tête de l’Harmonie. Celui rentra en France en 1907. Le Frère Marie-Léon revint diriger la Musique de l’Institution. Il s’y maintiendra une quarantaine d’années, ne cédant sa baguette qu’à ses congés réguliers en France au Frère Aretas, au Frère Albin, ou au Frère Joachim.

Sous sa direction, l’Harmonie de Saint-Louis de Gonzague connut de brillants succès, en arriva même à rivaliser avec la Musique de la Garde présidentielle. Elle était de toutes les fêtes religieuses et théâtrales de l’Institution, de toutes les processions (Fête-Dieu, pèlerinages à Notre-Dame du Perpétuel Secours) ; elle paraissait aux diverses fêtes patronales de la ville, aux réceptions à l’Ambassade de France, etc.

On entendait chantonner un peu partout les plus beaux morceaux de son répertoire : Aïda, Sourire d’Avril, Guillaume Tell, Chœur des Soldats, de Faust, Fanfan la Tulipe, etc.

Si le nombre des exécutants de l’Harmonie a varié avec les années et les circonstances, il s’est pourtant généralement maintenu entre trente et quarante.

Les Frères Régis et Lucien-Jean prirent successivement la direction de la Musique de Saint-Louis, quand le Frère Léon, use par l’age, se résigna à s’en détacher. A la mort du maestro, le Frère Lucien-Jean, associant la baguette du maître de chapelle a celle du chef de l’Harmonie prépara des concerts fort applaudis.

LE SPORT A SAINT-LOUIS

LE FOOT-BALL
Le football prit naissance en Haïti en 1901. Le premier match sensationnel date de 1904. Il opposa à l’équipe de Port-au-Prince celle de Port de Paix, sur le land Dessalines, là où se trouve actuellement la cite Vincent. Ce fut un grand jour, une fête nationale. La partie se disputa en présence du Président Nord-Alexis, entoure de sa garde et d’une foule de spectateurs à pied ou à cheval.
A partir de cette date mémorable, les clubs de football se multiplièrent à Port-au-Prince, Saint-Louis de Gonzague eut bientôt son équipe avec Valles-Paul Sales pour capitaine.

Depuis lors, le onze de Saint-Louis n’a cesse de faire bonne figure dans les matchs interscolaires de la Capitale

L’ATHLETISME
C’est en 1937 que les Frères prirent possession du terrain de sport dénommé Parc Saint-Louis, situe à proximité de l’Asile communal. Ils l’aménagèrent. Ils furent alors en butte à des réclamations…Pour y mettre fin, l’Etat Haïtien concéda par décret le terrain en question à Saint-Louis de Gonzague. Les Frères par la suite l’agrandirent par achats successifs et y élevèrent un chalet.
Le parc Saint-Louis fut inaugure le 8 Juillet 1939 par un championnat d’athlétisme de l’Institution. Cette fête sportive porta d’autres établissements à se lancer dans la pratique des jeux divers qui constituent l’athlétisme. Ainsi le comité des sports put organiser des rencontres et des concours. Les festivals sportifs au Parc Saint-Louis se prolongèrent une quinzaine d’années. Le plus souvent, les Saint-Louisiens gagnèrent aux points et remportèrent la grosse partie des coupes.
On se souviendra longtemps des rencontres sensationnelles qui opposèrent à trois reprises, en football et en athlétisme, Saint-Louis de Gonzague à Saint Georges’ Collège de la Jamaïque.
Au premier tournoi, au parc Saint-Louis, la victoire fut remportée par les Jamaïcains. Football : 3-1 ; 2-2 ; 1-1. En athlétisme, 99 points à 60. Victoire due au superbe athlète Teddy Saunders qui cumula des les points aux jeux. La deuxième rencontre eut lieu à la Jamaïque. Saint-Louis y fit triompher ses couleurs. Au football : 1-0 ; 2-1 ; 1-1. En athlétisme, 85 points a 63.

Du 2 au 9 janvier 1956, les rouges et verts se mesurèrent pour la troisième et dernière fois, au Parc Saint-Louis ne devait au football perdre aucun match : 1-1 ; 1-0 ; 2-0 ; en athlétisme, la lutte fut plus âpre et indécise jusqu’à la fin. C’est Roland Romain qui fit par un bond de 6m44, pencher la balance et donner la victoire à Saint-Louis.
Ainsi la superbe coupe offerte par le capitaine Lataillade et gagnée par les Saint-Louisiens ne quitterait pas nos rives.

LE VOLLEY-BALL
EN 1963, Le Comite Olympique Haïtien relançait le volley-ball. Dès les débuts, il fit appel à des Frères de Saint-Louis pour les adjoindre au comité d’organisation, la F.H. V.B. et au corps d’arbitrage.
La même année, le ‘’Club Sportif Saint-Louis’’ alignait ses volleyeurs aînés devant ses filets. Cette équipe, – avec Argant pour Capitaine- gagna définitivement la première coupe ‘’Clovis Bonhomme’’.

Les cadets, moins chanceux, ont pourtant remporte quatre fois sur sept l’instable trophée ‘’Dubonnet’’. Quant aux minimes, invaincus six années consécutives, ils ont gagne coup sur coup les deux premières coupes ‘’Raoul Coicou’’. Apres un premier faux pas en demi-finale l’an passe, ils gardent l’espoir de se ressaisir.

En plus de victoire chèrement disputées à de très forts adversaires, comme ‘’Mano’’ et son équipe de pompiers, les volleyeurs de Saint-Louis ont pu savourer et apprécient encore les joies les plus durables de belles amitiés, nées au hasard des rencontres. A cela s’ajoute pour les aînés le souvenir ineffaçable de séjour de rêves dans les capitales du Nord et du Sud, ou les ‘’teams’’ locaux les ont plusieurs fois invités.

LA BIBLIOTHEQUE HAITIENNE
De 1900 à la guerre mondiale, les Frères de Saint-Louis s’étaient intéressés à l’histoire d’Haïti. Mais, si les Frères Joseph-Hermann et Placide avaient préparé des cours pour l’enseignement de cette discipline dans le secondaire, ils n’avaient point songé à collectionner les ouvrages spéciaux, se rapportant à l’histoire nationale, de la découverte à la période contemporaine.
En 1913, le Frère Ernest-Louis se mit à la recherche de livres haïtiens. Il en trouva grâce à la générosité de ses nombreux amis. Discrètement, il constitua une petite bibliothèque qui ne cessa de s’accroître. Les frères Archange et Hippolyte furent vivement intéressés par cette œuvre et mirent à la disposition de Frère Ernest-Louis une salle spéciale pour grouper les volumes et les documents acquis.
Ainsi encouragé, le bibliothécaire en vint à se passionner pour les livres haïtiens. Il arriva aux collections précieuses, aux ouvrages rares et coûteux. Le directeur principal payait …Puis il procura au Frère Ernest des armoires métalliques pour mettre la bibliothèque en sûreté. Et bientôt c’était la construction d’une balle carrée aux portes et fenêtres en fer.
A la veille de sa mort, le 11 octobre 1933, le Frère Ernest, avait déjà groupé dans ses armoires plus d’un millier de volumes et documents. Quand il ne pouvait acquérir une revue, un texte important, il les empruntait et les copiait de sa main…
C’est en recherchant des documents sur les quais de Nantes que le Frère Ernest contrasta le mal qui devait l’emporter encore en pleine force : il avait 49 ans.
Les journaux de la capitale soulignèrent à l’envi les mérites du disparu. Le Matin écrivit : ‘’Sa disparition constitue une perte, non seulement pour Saint-Louis de Gonzague, mais pour notre pays qu’il considérait comme sa seconde patrie… le défunt était très apprécié dans les milieux universitaires. Il s’intéressait particulièrement aux ouvrages d’auteurs haïtiens, dont il préparait une nomenclature de l’indépendance aux temps actuels’’.
Ses successeurs à la bibliothèque, les Frères Chrysostome, Yves-Joseph, Constant et Lucien-Joseph ont continué son œuvre avec dévouement.
Depuis 1966, un nouveau local, plus spacieux, donnant sur la Rue du Centre, abrite la bibliothèque haïtienne des Frères. De nombreux lecteurs, tant étrangers qu’haïtiens, viennent la consulter ou y préparer une thèse sur la littérature haïtienne.

LE VIEUX SAINT LOUIS FAIT PEAU NEUVE

L’Institution Saint-Louis de Gonzague avait son millier d’élèves vers 1935. L’espace vital lui manquait pour le dépasser. Dès lors, elle fut obligée de refuser des centaines de demandes d’entrée, particulièrement pour la Douzième et la sixième.
Les Frères songèrent d’abord à prolonger le bâtiment de la Rue du Centre, en face de l’école Elie Dubois. Le projet fut abandonné. On parla également de transférer le secondaire au Juvénat de Bourdon. Solution qui n’aboutit point. Enfin, puisqu’il fallait à tout prix s’agrandir, l’on décida de bâtir ailleurs, en dehors de la ville.

Le Frère Constant, Directeur Principal et le Frère Anatole, Procureur, firent en 1962 l’acquisition d’un vaste terrain d’une dizaine de carreaux (13 hectares) dans la région de Delmas. Un terrain vague, couvert de bayahondes. Le Frère Anatole se chargea lui-même d’un premier nettoyage de la propriété.

Ce n’est qu’en 1968, après bien des hésitations, que les Frères se déterminèrent à bâtir à Delmas l’ensemble des bâtiments du secondaire. L’ingénieur Roude fut chargé de dresser les plans de construction du campus.

Cependant la mise à exécution des beaux plans de l’architecte prit encore du retard, puisque ce n’est qu’en décembre 71 que les travaux commencèrent effectivement, après qu’on eut débarrassé le terrain des bayahondes qui le couvraient.
Au début de 12, Delmas est un vaste chantier. Ici, l’on élève une baraque ; là, des peintres recouvrent les 227 poutres métalliques, destinées aux fondations, d’une peinture spéciale ; plus loin, on construit à même le sol un réservoir d’eau, tandis que la CAMEP le branche sur le réseau de distribution d’eau du secteur.
L’Electricité arrive à son tour, puis l’on installe le téléphone. On pose la clôture en treillis métallique sur un muret de pierre, tandis que les travaux de fouille se poursuivent pour les fondations des services communs et de la cuisine.
En avril, l’entreprise Vorbe et Fils commence a enfoncer les pieux de fondation des quatre bâtiments : administration, laboratoires, classes et salles spécialisées. Opération qui prend six semaines. Et bientôt les constructions sortent de terre et montent vers le ciel.
Au début d’août, les communs terminés servent provisoirement de dépôts ; le bâtiment de l’administration est en voie d’achèvement ; celui des classes à la dalle de couverture de l’étage ; les sols sont complètement cimentes à la cafeteria.

Pendant ce temps, on établit des canalisations pour l’eau, l’électricité et le téléphone et l’on construit des réservoirs d’une capacité de 300.000 litres d’eau. Un grade, mis gracieusement à certains jours à la disposition du chantier après les Travaux Publics, aplani l’emplacement de la route centrale du campus.
On construit et l’on plante : le bougainvillier et l’hibiscus le long des clôtures, des arbres divers à l’intérieur de la propriété, soit en bosquets, soit par rangées : acajous, chênes, robiniers, etc. Des pelouses se dessinent çà et là…
Lors de la construction de la maison principale de Saint-Louis de Gonzague sur la Rue du Centre, le Frère Hermias, Directeur des Frères d’Haïti, confia la surveillance des travaux au Frère Arnon, puis à la mort tragique de celui-ci, au Frère Joseph-Hermann. Comme pour rester fidèle à une bien vieille tradition, le Frère Michel Corrignan, Visiteur, choisit pour jouer le même rôle à Delmas le Frère Armand qui avait précédemment surveille la restauration de la chapelle de Saint-Louis.
L’ingénieur Roude et lui menèrent les travaux assez rondement pour qu’à la rentrée d’octobre 73 se trouvât réalisée, selon leurs prévisions, la première tranche du plan d’ensemble : achèvement du bâtiment du second cycle, dont l’étage servira de résidence provisoire aux Frères ; des pavillons de la direction, de la cafeteria, du personnel, dont une partie sert de résidence provisoire aux religieuses ; ouverture du boulevard central (13 mètres de large) ; aménagements de terrains de sport, en attendant l’instauration du stage prévu.
Si le bâtiment des salles spécialises n’a pas pu être utilisé à la rentrée des classes d’humanités à Delmas, on le trouva cependant debout dans son immense caisse d’échafaudages.
Ajoutons qu’aux grandes vacances 73, la vieille Institution s’est de son coté efforcée de réparer des ans l’irréparable outrage, en restaurant les bureaux de la direction ainsi que le premier étage du bâtiment de la Rue du Centre.

Si l’Institution Saint-Louis de Gonzague de Delmas est devenue une réalité et laisse déjà prévoir ce que sera l’ensemble du projet dans quelques années, lorsqu’à leur tour les classes de grammaire de la Rue du Centre viendront y prendre place, les Frères savent bien qu’ils ne pouvaient seuls faire sortir de terre ce que leur architecte avait dessine sur le papier. S’ils ont osé la création de leur campus, c’est qu’ils misaient sur le capital de confiance de leurs Anciens et des Parents d’élèves ainsi que sur l’appui de l’Etat haïtien.

Le 15 mars 1971, en effet, par une lettre circulaire, les Frères alertaient les anciens Elèves, les Parents et les amis de l’œuvre des Frères de l’Instruction Chrétienne, en donnant les raisons de leur initiative : apporter satisfaction à une plus large clientèle scolaire…Pour les financement des travaux, un emprunt était en même temps lancé, au taux annuel de 6%.

L’Opération-confiance commençait donc. Le projet à un investissement dans le pays : c’était un placement sûr, à un taux appréciable. Tout en étant appelé à rendre de grands services aux familles, il donnait également un bel élan à la construction du Nouveau Port-au-Prince.
On le comprit et les souscriptions se multiplièrent, grâce à la ténacité du Frère Anatole-Joseph, procureur.
Son Excellence Monsieur Jean-Claude Duvalier, président à vie de la République et Ancien Elève de Saint-Louis de Gonzague, y alla d’une importante contribution personnelle. Son Excellence, au surplus, accordait la franchise douanière pour tous les matériaux importés en vue des constructions.
Monsieur Edner Brutus, Secrétaire d’Etat de l’Education Nationale et Ancien Elève de l’Institution, appuya le projet de tout son crédit, par diverses recommandations près d’organismes étrangers.

Ainsi le mouvement de sympathie envers l’Oeuvre s’accentua et le financement se trouva assuré grâce aux prêts consentis. L’Opération-confiance s’avérait un succès.
Les Frères de l’Instruction Chrétienne sont heureux de témoigner leur reconnaissance aux bienfaiteurs du Saint-Louis de Delmas, ainsi qu’à tous les amis de l’œuvre, qui par leur aide financière ou autre, ont permis la réalisation de la première tranche du projet que l’on peut voir sur le plan ci-inclus.

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