L’Institution Saint-Louis de Gonzague, dans son état actuel est l’œuvre des années.
Ce qu’on peut appeler le Vieux Saint-Louis ne comprenait que le bâtiment de la Rue du Centre et la chapelle.
La première maison de l’Institution, dite maison principale depuis, fut achevée en 1890. Mais le bâtiment ne se présentait pas comme aujourd’hui. Son second étage, en effet était entièrement en bois. En 1922, on le refit en ciment.
La chapelle date de 1896. Elle n’a été restaurée qu’une fois, en 1968. C’est au Frère Odile qu’on doit la construction de ce bel édifice religieux. En 1894, lors d’un séjour en France, il fit préparer par un architecte le plan de la chapelle. La maison Beaudet et Cie se chargea de l’exécuter. Les pièces de la chapelle arrivèrent à Port-au-Prince par bateau. A chaque arrivage, le Frère Odile gagnait le wharf et s’occupait lui-même à faire débarquer les pièces de fer et de fonte, les barils et les plaques de ciment.
La bénédiction de la première pierre eut lieu le 5 mai 1895 et la bénédiction solennelle de la chapelle, montée par des contre-maîtres français, le 21 juin 1896, en présence du Président de la République et de tous ses ministres.
D’année en année, les Frères réussirent à acquérir les propriétés avoisinantes de Saint-Louis. Les effectifs de L’Institution montant en flèche, il était urgent de s’agrandir.
De 1913 à 1916, s’élève la construction centrale du bâtiment donnant sur la Grand Rue, du‘’tunnel’’ actuel jusqu’aux présents locaux des Onzièmes. Après la guerre, elle est prolongée vers le nord et en 1925, vers le sud. Plus tard, le second étage de ce bâtiment sera reconstruit et des galeries viendront encadrer l’ensemble de la maison à tous les étages. (1933)
Depuis 1918, l’Institution continue d’être un vaste chantier. En 1925-26, s’élève le bâtiment du cabinet de physique et de la salle de musique, puis le théâtre.
En 1932, on remplace la maison vétuste des sœurs qui communiquait avec la cuisine, sise à l’emplacement actuel des urinoirs, à l’aide d’une passerelle et d’un escalier en bois, par leur belle résidence actuelle. On en profite pour construire la nouvelle cuisine à proximité. Les sœurs de la Sagesse le méritaient bien : n’étaient-elles pas au service de l’Institution depuis sa fondation? Elles furent remplacées par des religieuses de la Congrégation de Saint-Hyacinthe.
Toujours en 1932, on construit, au sud du cabinet de physique, une vaste et solide salle carrée pour abriter la Bibliothèque haïtienne.
Un puissant tourbillon ayant décoiffé en 1940 la maison ‘’Mérentié’’, comprenant au rez-de-chaussée le réfectoire des Frères et à l’étage l’infirmerie, on la démolit entièrement et on élève à la même place une nouvelle maison.
En 1965, on pose, au-dessus de ce qu’on peut appeler aujourd’hui l’ancienne Bibliothèque haïtienne, un étage pour servir de classes.
Un an plus tard en effet, on élevait près de la chapelle et donnant sur la Rue du Centre, un nouveau bâtiment pour recevoir la Bibliothèque haïtienne. La construction comprend également au rez-de-chaussée le réfectoire des dîneurs et à l’étage, à l’extrémité ouest, les appartements de l’aumônier.
Dans le passé, l’aumônerie de Saint-Louis avait connu bien des déplacements. La voici sortie du provisoire. Il est vrai que les aumôniers de l’Institution n’y avaient pas toujours résidé. Dans les premières années, des prêtres de Saint-Jacques assuraient cette fonction tout en ayant d’autres à la paroisse de la cathédrale. Mais depuis plus de cinquante ans le poste d’aumônier est tenu par des religieux montfortains. Les Frères et les Anciens élèves se souviennent encore des Pères Brunet et Guillo qui furent longtemps leurs aumôniers. Aujourd’hui et depuis près de vingt-cinq ans, le Père Denis Desjardins demeure l’aumônier de l’Institution de la Rue du Centre.