Editorial
Qui Veut juin ? Voila Juin !
Plus de temps à rêvasser, c’est « adelante »
Alors que beaucoup tardent encore à le réaliser, l’année académique 2023-2024 s’achève…
Si quelqu’un nous avait dit en début d’année ce qui nous attendait, comme pour exorciser un mauvais esprit, nous lui aurons sûrement balancé un « vade retro satana ». Certes nous nous sommes tous accoutumés à la situation du pays, cependant rien n’aurait pu nous préparer à ce qui s’apprêtait à suivre.
Les élèves sont unanimes à penser que l’année leur a été volée.
Et bien que cela s’apparente à l’année 2020, elles sont différentes dans leurs fondements.
Si en 2020, le Covid avait eu raison de nous, le tout ressemblait plus à un grand face-à-quatre. D’ailleurs, les couvre-feux n’étaient même pas respectés. Nous sommes même certains que si vous demandiez à un Haïtien comment il a vécu le couvre-feu, il est très probable qu’il/elle réponde : « Quel couvre-feu? ».
À l’inverse, l’année 2024 a été marquée dès son début, et bien avant, par divers petits pics de tension. Armés de la devise « Manman pitit kenbe pitit » (Maman, tiens ton enfant), des individus mal intentionnés en ont profité pour semer le trouble, jusqu’à arriver à la plus grande pause, une période de deux mois où, malgré tous les efforts du corps professoral, l’environnement n’était pas propice à l’apprentissage.
Entre les problèmes de connexion et d’énergie, les hasards étaient souvent nombreux pour suivre un simple cours de maths. Quand sans avoir besoin d’acheter de tickets, on est toujours en première place, le concert macabre des balles.
Alors quand le 6 mai, on a annoncé la rentrée générale, ce fut d’un côté aussi bien un soulagement qu’en depit du contexte incertain on tente de se retrouver. La réalisation que « biden lòt la genlè tonbe anvan pam nan » est devenue plus que superflu car plus le temps de rêvasser, on a un programme à finir et des examens de fin d’année à passer.
Alors, les semaines suivantes se sont écoulées assez machinalement. Pour se détendre et déstresser, des tables de jeux ont été placées à chaque récréation dans la cour. Par moments, on a vu des groupes jouer au Uno, aux dominos, au volley ou encore au basket. Mais vraiment, l’événement qui a redonné vie à l’établissement fut la fête des professeurs du 17 mai, première vraie grande activité depuis ce qui pourrait sembler être des décennies. Une journée marquée par la mise en valeur des professeurs mais aussi par l’arrivée d’initiatives. Dans un premier temps, la promotion montante qui s’est donné à cœur de réaliser quelque chose de spécial pour les professeurs, mais aussi des initiatives sportives, quelque chose qu’on n’avait pas vu à Saint Louis depuis des années.
En effet, sportivement à Saint Louis, les choses ont commencé à s’améliorer malgré les difficultés rencontrées cette année. Les interclasses de volley-ball, de basketball, de football et même d’athlétisme ont repris de plus belle.
L’année ne nous a pas fait de cadeaux et rien ne nous garantit que l’année prochaine ne sera pas pareille. Mais ce que nous voudrions bien retenir de cette année, c’est le courage et la détermination de la promotion sortante pour sauver son bac, la vivacité de la promotion montante qui compte apporter du changement, et le soutien infatigable du corps professoral pour nous orienter et nous guider.
Ce que l’on nous a donné, on l’a construit grâce à la force de notre esprit et nous continuerons à avancer coute que coute.