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Jean-Philippe Étienne écrit au nouveau Ministre de l’Éducation, son ancien prof!
Bonsoir, cher professeur ! Cela ne m’étonne guère que vous occupiez ce poste ô combien important dans la gestion d’un État. Dois-je vous en féliciter ? Bon… je suis certain que vous avez les compétences requises pour accomplir la plupart des tâches inhérentes à cette haute fonction. Les félicitations viendront après, peut-être. Elles viendront après les initiatives que vous aurez prises et leur pertinence. Elles viendront même après un échec, moyennant que vous ayez tenté, car « ce qui fait l’honneur d’un homme ce n’est pas d’avoir réussi mais d’avoir tenté ». Parce que je n’espère rien, j’espère tout !
SEULEMENT, Monsieur le Ministre, je vous suggère de vous accentuez sur l’éducation civique et morale des enfants. Surtout pas de négliger les autres nombreux aspects qu’englobe votre immense responsabilité, mais de prêter une attention plus que soutenue à l’éducation civique et morale. Car la société idéale que nous recherchons doit se former aujourd’hui. À l’heure actuelle, aux enfants étant la base de tout, aux adolescents et aux jeunes si fougueux, il faut carrément un lavage de cerveau vu certaines situations auxquelles ils sont exposés au quotidien. J’espère que vous utiliserez votre perspicacité pour vous entourer de gens aux intentions nobles pour l’amélioration de l’éducation en Haïti.
Comme me le répète souvent Odette Roy Fombrun, mon mentor, « le pays n’a qu’un seul problème : l’éducation ! » Cette éducation (je me permets de vous livrer quelques perceptions personnelles), elle doit commencer par la formation des maîtres ; la régulation des normes pour un enseignement-apprentissage de qualité ; le contrôle intensif des diffusions des médias quels qu’ils soient ; la promotion des valeurs haïtiennes dans tous les domaines ; des censures, des interdictions et des sanctions contre l’immoralité criante qui abasourdit notre bon sens.
Ne nous leurrons pas, la société ne changera pas du jour au lendemain, même pas d’aujourd’hui à cinq ans. Mais celle dont on a besoin naîtra assurément avec une « déséducation » des enfants et des adolescents, une promotion plus qu’intensive des modèles, des exemples du bien, du beau, et une censure drastique, à tous les niveaux et dans toutes les sphères d’évolution de toute forme de publicité qui froisse la morale.
Vous étiez mon professeur à Saint-Louis de Gonzague. J’ai beaucoup d’admiration pour votre savoir-faire, votre savoir-dire. Je fais jusqu’à présent bon usage de vos conseils. Mais SEULEMENT, je voudrais, après 5 ans, dire autant de bonnes choses de vous, Monsieur Cadet !
Bonne besogne !
Jean-Philippe Étienne, 28 ans
Invitation à la fête de la Présentation
À tous les professeurs et à tous les parents des élèves de l’Institution Saint-Louis de Gonzague le Jeudi 2 février est la fête de la Présentation de Jésus au Temple.
C’est aussi la fête de la chapelle et la date retenue pour fêter dans l’école.
Des activités diverses ont été prévues à cette occasion et auxquelles vous êtes invités à participer dans la mesure de vos disponibilités:
Jeudi 2 février:
– À 8h : Messe pour les élèves du Troisième Cycle.
– À 10h : Messe pour les élèves du Secondaire.
Pendant la journée – jusqu’à 3h pm – les élèves du Troisième Cycle et du Secondaire pourront organiser une fête dans leur propre classe.
– À 5h : Bénédiction des cierges suivie de la messe
Vendredi 3 février:
Dans la matinée
Conférences pour tous les niveaux et championnat de football
N.B: La cafétériat fonctionnera vendredi midi comme d’habitude.
Après 12h30, les élèves pourront rentrer ou rester pour la suite.
Dans l’après-midi: Championnat Lamartine Clermont
À tous, élèves, parents, professeurs, nous souhaitons une BONNE FÊTE
La Direction et la Communauté des Frères
Un témoignage sur les 20 ans de la Chorale
Je connais le nom et le visage de Will Hodgson depuis que j’ai dix ans. Que les années passent vite. Voilà qu’aujourd’hui je suis déjà « granmoun » comme je le dis assez souvent.
J’étais en 8e (primaire) au Sacré-Cœur et je souffrais la pénitence inculquée aux dernières de famille qui devaient obligatoirement attendre leurs aînées après la fin des classes. A cette époque, la toute petite salle de répétition de la chorale était sous les escaliers du 2e bâtiment du primaire, tout près de la salle de piano où je devais me rendre par moments. Voulant souvent être à l’écart des extravagances de certaines camarades à l’école, je m’asseyais tranquillement au dos du mur attenant à la salle de répétition et écoutais les mélodies que l’on chantait.
Et ainsi j’apprenais intérieurement des chants tels que « le beau Danube bleu », Mon bel ange va dormir », « Réveille-toi, O Venise jolie», et j’en passe. Il y a des chants dont je ne me rappelle plus si je les ai formellement appris ou si j’étais forcée de les apprendre.
Arrive maintenant mon entrée en 6e secondaire. Pour ma mère, si sensible, qui déjà ne voulait pas me voir souffrir davantagedans les activités sportives, la chorale était, bien entendu, un choix plus qu’idéal. Puis vint le fameux jour où j’entrai dans cette salle de répétition pour mon audition. J’ai été assignée aux sopranos. A mon avis, l’année s’était bien passée et ajoutés à cela, plus que jamais, les bons moments de chant avec mes sœurs. On ajoutait à nos répétitions à la maison des chansons contemporaines de l’époque, les classiques, ainsi que les autres genres de musiques, même le rap… qui l’eût pensé.
Hodgson, sans t’en rendre compte, tu ravives la confiance en soi chez certains jeunes, la passion de la musique, la créativité (improvisation d’autres voix qui magiquement s’accordent à celle existant, pour donner de beaux sons), l’écoute, la discipline et l’entraide.
L’année suivante (1996), en 5e, la chorale devenait la chorale Sacré-Cœur/Saint-Louis, et avec cela, plus de rigueur, plus de répétitions, plus d’activités, plus de responsabilités.
Et plus je grandissais au sein de la chorale, plus je comprenais pourquoi je considérais qu’elle était une famille. La chorale m’a appris à aller vers les autres malgré ma timidité et mon désir de rester dans mon coin. M. Hodgson, tu t’en es bien assuré,avec un ingénieux programme à l’époque, que chaque aînée soit responsable d’une nouvelle. Un programme qui perdure encore : il y a toujours certaines d’entre nous qui s’appellent mutuellement « manmi, tatie, cousine »…. Et on a su garder contact jusqu’à présent au-delà de nos obligations individuelles.
Les années passent et la chorale ne devient plus une obligation, mais une nécessité. M.Hodgson, tu ne t’es pas rendu compte combien de « vrais amis » tu nous as permis d’avoir, des gens de valeur sur qui on peut compter, des gens respectueux qui nous guident et qui nous tirent les oreilles quand on emprunte une mauvaise voie. Tu nous as créé beaucoup plus que des activités et on a appris à partager les mêmes valeurs. Avec la chorale, ces amies sont devenues des membres de ma famille.
Et maintenant, cela créait beaucoup d’activités pour ma famille élargie. On passait la journée à l’école ensemble, mes amies et moi; les samedis, on se réunissait chez quelqu’un pour manger, fêter une quelconque opportunité que la vie nous donnait, et ainsi apprendre à mieux connaître chaque membre de nos familles, à s’amuser et le plus important, à toujours rendre grâce au Bon Dieu dès qu’on en sentait le besoin à travers le superbe chant « l’Eternel nous bénisse ». Jusqu’à présent, ce chant demeure pour certains, spécialement pour moi, une prière quotidienne que je n’aurais probablement jamais apprise si je n’avais pas intégré la chorale.
Tu as su nous inculquer de petits gestes qui nous marquent à jamais et qui ont permis à chacun d’être la personne qu’elle est aujourd’hui. Tu as su accepter tous les caractères, tu nous as inculqué la tolérance avec ton sens de l’humour aussi.
L’univers de la chorale a été un temps pris aussi pour sortir du confort quotidien et braver des réalités différentes qui permettent à chacun d’en apprendre davantage sur lui-même.
Pour tout cela, j’ai toujours été d’accord que la chorale est une grande famille.
(Lucine Lominy)