Le mardi 11 octobre dernier à la cafétéria du cycle secondaire de l’Institution a eu lieu une séance de promotion pour la « Carte SIM Étudiants », un des derniers produits de la NATCOM sensé répondre aux besoins de cette jeunesse estudiantine fouillant partout. A l’affiche : des options aux avantages économiques alléchants surtout pour ce qui trait à l’internet. Un événement qui ne passera pas inaperçu.
Il est midi. Sur la cour du Secondaire – inhabituellement calme à pareille heure – se fait entendre un étrange brouhaha. Non, la rue n’est pas coupable. Encore moins les salles de classes désertées pour le moment. La galerie de la cafétéria sous le regard vigilant de Frère Charles est bondée d’élèves.
La scène rappelle les gens se battant dans une distribution de nourriture ; un ensemble irrégulier de têtes, de bras et de jambes dégageant une chaleur et un bruit insupportables. L’effort à déployer pour y pénétrer ne semble rien envier à celui pour en sortir, et pourtant, rares sont ceux qui abandonnent le combat. Il faut attendre quelques minutes avant de voir les premiers élèves brandissant triomphalement ces bouts de plastique bleu tels des trophées : mission réussie. Avec eux, d’autres visages sont marqués de regret… Ils n’avaient pas prévu la somme de soixante-quinze (75) gourdes réclamée durant la distribution.
Les stocks s’écoulent en une fraction de temps. Et… Surprise ! Des rumeurs selon lesquelles nous aurions été victimes d’une arnaque circulent. En effet, certains affirmaient déjà : « Les cartes qui nous ont été vendues ne sont que de simples SIM 4G. On peut se procurer la même à cinquante (50) gourdes… » Les vraies couleurs s’annonceraient le lendemain.
Mercredi 12. Les plaintes se multiplient. Le plan mis à la disposition des élèves ne répondrait pas à leur attente. Des moqueries s’ensuivent et certains se vanteraient même d’avoir déjà vendu les leurs avec les mensonges qui les avaient poussés à se les procurer. Tous réclament un remboursement ou du moins des explications. Il est trop tard, ne laissant aucune trace, ces aventuriers se sont enfuis.
De Delva